Le contrat a été signé lundi à Alger par les directeurs généraux des deux groupes, en marge du Forum de partenariat algéro-français. La concrétisation de cet accord vient clôturer la fin de longues négociations pour l’acquisition, par le groupe Saint-Gobain, du leader algérien du verre. Le ministre de l’Industrie, M. Mohamed Benmeradi, avait précisé à la veille de la tenue de ce forum que les difficultés qui entravaient la réalisation de ce projet ont été “aplanies”. Ce projet consistait donc à privatiser l’entreprise algérienne EPE-Alver.
Le dossier d’acquisition d’Alver par Saint-Gobain remonte à un peu plus de deux ans. Le dossier piétinait, car il y avait, explique-t-on, une question de dettes à régler, et de l’opposition de ses employés à sa privatisation et sa cession à un groupe étranger par crainte de licenciements. Il faut noter qu’aucune indication n’a été fournie sur le montant et les conditions de la transaction.
“C’est une privatisation à 100% décidée par les pouvoirs publics. Alver appartient désormais à Saint-Gobain. Les salariés seront maintenus, selon des engagements, et un cahier de charges bien scellé. Les intérêts des travailleurs seront préservés”, a souligné Abdallah Henni, directeur général du groupe Enava. Selon lui, l’Algérie importe de 60 à 70% de ses besoins en verre.
“Ce partenariat permettra un gain de devises. C’est un acquis pour le pays”, a-t-il précisé. “Par rapport aux potentialités du pays, il est temps de réagir à travers une première expérience dans le genre. Rien n’empêchera que d’autres sociétés dans le cadre du partenariat permettent de développer l’industrie du verre en Algérie”, a-t-il ajouté.
Alver produit et commercialise 60 000 tonnes le verre creux qui couvre la majeure partie du marché algérien. Alver-Saint-Gobain Algérie a inscrit dans son plan d’action de passer à l’exportation.
Accord de coopération entre Algex et Ubifrance
Il a annoncé que l’usine Alver d’Oran sera considérablement modernisée. “Nous allons y opérer des transferts de technologie importants”, a-t-il promis.
Par ailleurs, le deuxième accord signé porte sur le domaine des assurances. Le premier assureur mondial, le groupe AXA, a conclu un accord de “partenariat stratégique” dans le domaine de la bancassurance avec la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et le Fonds national d’investissement (FNI). L’accord porte sur un plan de formation à l’assurance du personnel de la BEA.
La concrétisation du partenariat bancassurance Axa-Algérie-BEA est liée à l’aboutissement de la démarche d’agrément par la direction des assurances du ministère des Finances des deux sociétés de droit algérien, créées en décembre 2008 par la multinationale dans les domaines de l’assurance-dommages et de l’assurance-vie. Les responsables d’AXA ont accepté le nouveau cadre législatif algérien et les différends ont été aplanis. Selon l’accord conclu, AXA aura une participation de 49% dans la compagnie d’assurance qu’elle lancera en Algérie tandis que les 51% restants seront répartis entre la BEA (15%) et le CNI (36%).
Les capitaux de ces entreprises sont fixés au minimum prévu par la loi du pays d’origine, soit 10 milliards de DA (100 millions d’euros) en assurance-dommages, 20 milliards de DA (200 millions d’euros) en assurance-vie, qui augmenteront avec leur développement sur le marché. Les missions de gestion et de stratégie reviendront à AXA en vertu du partenariat envisagé.
En matière d’assurance-dommages, qui représente en Algérie l’essentiel du marché, AXA veut apporter de l’innovation en matière d’offre de produits, mais aussi et surtout une garantie en termes de qualité de service dans des domaines tels que les délais de remboursement, pour ne citer que cet exemple. Sur un autre registre, les agences algérienne et française de promotion des exportations ont, elles aussi, paraphé lundi un accord de coopération dans le domaine commercial.
Ubifrance, l’Agence pour le développement international des entreprises françaises, va accompagner à la faveur de cet accord l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) dans “ses efforts de formation des capacités exportatrices de l’Algérie”, a précisé le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, présent à cette signature avec le secrétaire d’État français au Commerce extérieur M. Pierre Lellouche.
LIBERTÉ 01 06 2011