Le niveau d’éducation élevé de la population et la position géographique constituent les points forts de l’économie tunisienne. Cette proximité au vieux continent favorise l’accès au marché européen. Les compétences tunisiennes, de leur côté, peuvent former une plateforme pour la production et l’exportation des technologies. Je pense que ce sont les bases d’une croissance économique.
Bien qu’une grande part des ressources nécessaires pour assurer cette croissance soit à la charge de la Tunisie, le reste du monde, pays et organisations, doit se mobiliser pour fournir les fonds et l’assistance nécessaires. Je souhaite que le G8 apporte un appui significatif au plan de développement tunisien.
Le problème est que, de par le passé, tellement la Tunisie a montré une réactivité aux chocs économiques, que certains pensent qu’elle n’a pas besoin d’assistance. La réussite de la Tunisie ne doit pas être mal interprétée. En réalité, l’économie va passer une période très délicate, en raison de la baisse des recettes touristiques, des exportations et la guerre qui continue en Libye.
Comparée à certains investissements de grandes compagnies, l’aide annuelle de 5 milliards de dollars est dérisoire. Mais les retombées sont très significatives pour la Tunisie et apporteraient une transition démocratique pour toute la région. C’est un retour sur investissement très élevé.
R. MAAMRI
Quotidien « La Presse », Les fondements d’une croissance économique tunisienne, 19/05/2011, R. MAAMRI