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Tunisie Actualité

Tunisie: Transport collectif au cours de la prochaine période: Lacunes et traitement en profondeur...




• Le transport est considéré comme le deuxième consommateur d'énergie avec 31% de la consommation énergétique nationale finale
• Pour une meilleure gouvernance en privilégiant la transparence dans la gestion des subventions accordées aux titres de transport et en appliquant la notion «durabilité» dans le secteur en amont de la planification urbanistique


Depuis des années déjà, la Ville de Tunis connaît une densité importante des moyens de transport : des milliers de véhicules passent chaque jour par l'entrée nord et sud de la capitale participant à la pollution de l'atmosphère. Il faut reconnaître justement que, développement économique oblige, le parc automobile a augmenté dans des proportions inquiétantes. Les citoyens ont pu se procurer leur véhicule 4 chevaux (voiture populaire) à la faveur d'un programme mis en place et qui accorde certaines facilités.
Une étude élaborée récemment confirme la prédominance du transport individuel au détriment du transport en commun qui ne représente que 30 à 40% de la capacité offerte. Cet état de fait est dû essentiellement à l'insuffisance de l'offre dans les nouvelles cités, mais aussi à la qualité de service offert aussi bien dans les rames du métro que dans les bus où on constate une densité des voyageurs,  notamment pendant les heures de pointe, des délais qui ne sont pas toujours respectés... Le transport interurbain (hors louages) n'est pas mieux loti, puisque les usagers lui préfèrent les louages ou les voitures particulières.

Obligation d'audit énergétique

Malgré ses avantages multiples — sécurité, capacité et rapidité sauf dans certains cas exceptionnels‑— le transport ferroviaire des marchandises est loin d'être le mode favori des opérateurs économiques. On constate, en effet, une part élevée du transport routier pour le compte propre qui représente 60% de la capacité offerte. Le taux de chargement des trains — qui font des retours vides —  est considéré comme faible, alors que la consommation de l'énergie et les émissions de polluants sont importants. Depuis 2008, le transport multimodal des conteneurs rallie à partir de Radès où existe le principal port d'exportation les gares de Sousse, de Sfax et de Gabès avant d'emprunter la route en direction des entreprises concernées.
Une prise en compte insuffisante du transport est constatée, cependant, dans l'urbanisme dans la mesure où un déséquilibre concerne la distribution des centres économiques et des quartiers résidentiels. Depuis des années, la notion de durabilité des transports dans le processus de planification urbanistique n'est pas appliquée. En plus, l'Etat contribue à la compensation du manque à gagner dû aux tarifs réduits, soit moins de 200 MD par an en plus qu'au financement des investissements en matière d'équipements. La situation financière est ainsi difficile avec une incapacité d'investir pour améliorer les performances et protéger l'environnement. Tout le monde attend avec impatience la réalisation du réseau de transport ferroviaire rapide pour profiter du confort.
Par ailleurs, le transport est considéré comme le deuxième consommateur d'énergie avec 31% de la consommation énergétique nationale finale. Un texte juridique a été promulgué dans le cadre de l'obligation d'audit énergétique pour les société de transport dont la consommation dépasse les 500 tonnes équivalent pétrole (Tep). En outre, les moteurs de véhicules font l'objet d'un diagnostic lors de la visite technique.
Les effets nocifs des moyens de transport sur l'environnement sont réels. A lui seul, le transport routier est responsable d'un taux élevé d'émissions de gaz. Des dépassements du seuil toléré sont même enregistrés lors des heures de pointe de la circulation routière, et ce, malgré les campagnes de sensibilisation de contrôle des gaz émis par les véhicules. Les nuisance sonores dans le Grand-Tunis dépassent, elles aussi, le seuil toléré de 20%. En outre, un taux de mortalité élevé sur les routes est enregistré annuellement.
Parmi les propositions formulées pour améliorer un tant soit peu la situation du transport dans notre pays, la nécessité d'augmenter le transport collectif de passagers par rapport au transport individuel. A cet effet, une meilleure offre de transport en commun est indispensable, en favorisant le transport urbain et interurbain par  bus et ferroviaire. Il s'agit aussi d'encourager le transport multimodal massif des marchandises en utilisant le rail et la route. D'où la nécessité de développer l'infrastructure routière dans toutes les régions  en accordant l'intérêt nécessaire au développement régional à la faveur de l'accélération de la réalisation des projets prévus.
Pour assurer des meilleures performances du transport, les autorités publiques sont appelées également à assurer une meilleure gouvernance en privilégiant la transparence dans la gestion des subventions accordées aux titres de transport et en appliquant la notion «durabilité» dans le secteur en amont de la planification urbanistique. La mise en place d'un plan national pour  le renforcement de la sécurité routière peut encourager plus de personnes à emprunter le transport collectif.
Le transport collectif a intérêt, par ailleurs, à utiliser le carburant propre et à adopter de bonnes pratiques comme, à titre d'exemple, le groupage des marchandises, le covoiturage, l'utilisation des technologies de l'information et de la communication dans la conduite... L'utilisation des énergies alternatives et, notamment, le GPL et le gaz naturel est avantageux pour les sociétés de transports toujours soucieuses de la question du coût.

Chokri GHARBI
14-10-2011
Press.tn