Tunisien - Energie solaire : Nur Energie Ltd prévoit d’investir dix milliards d’euros
L’ambassade britannique et le bureau de UK Trade and Investment à Tunis ont organisé, jeudi 26 janvier 2012, un séminaire de présentation du projet solaire que la société Nur Energie Ltd compte développer dans le Sud de la Tunisie. Kevin J. Sara (directeur général de Nur Energie, la société mère) et Till Stenzel (pdg de Tunur, sa filiale tunisienne) font le point sur l’évolution de ce dossier.
WMC: Vous avez réalisé l’étude de faisabilité de votre projet de production d’énergie solaire thermique dans le Sud tunisien. Quelles en sont les principales conclusions ?
Kevin J. Sara: Que c’est un projet techniquement faisable et économiquement viable.
Avez-vous déjà pu établir un contact avec le gouvernement?
Nous avons déjà discuté avec le gouvernement intérimaire et plus précisément avec le ministre Abdelaziz Rassaa et avons été en contact avec l’ANME, et nous sommes contents de poursuivre le dialogue avec le nouveau gouvernement. C’est un processus pédagogique. Quand nous expliquons le projet et l’enjeu qu’il représente pour la Tunisie et les bénéfices qu’elle peut en tirer, la réponse est généralement assez positive. Il faut juste traduire ces réactions positives en actions concrètes qui nous permettraient d’avancer.
A combien va s’élever l’investissement total dans ce projet?
Environ dix milliards d’euros.
Sur combien d’années?
Sept à huit ans.
Quels bénéfices la Tunisie pourrait-elle tirer de ce projet?
Kevin J. Sara: Notre énorme programme d’investissement en Tunisie favorisera la création d’unités industrielles pour la fabrication des centrales solaires. Ce marché est en croissance. Et l’importance d’un projet tel que Tunur en Tunisie réside dans le fait qu’il permet à l’industrie tunisienne de s’adapter à cette technologie et de pouvoir participer à un marché émergeant qui va être très important dans les années à venir et d’avoir ainsi une longueur d’avance sur les concurrents. Des entreprises tunisiennes vont pouvoir participer à la construction de centrales solaires dans les autres pays du Maghreb et dans ceux du Golfe.
Till Stenzel: Je pense que le projet offre beaucoup de bénéfices à un pays comme la Tunisie et en particulier une perspective de développement régional dans le Sud du pays. C’est le plus grand avantage que ce projet apporte. Mon plus grand souhait est que le gouvernement tunisien focalise sur cet aspect et nous accorde les droits d’utiliser la terre que nous avons identifiée pour le projet solaire. De cette façon, nous pourrons planifier les étapes suivantes de sa mise en œuvre, ce qui nous permet d’investir.
Vous avez déjà arrêté un schéma de financement?
Kevin J. Sara: Oui, nous sommes en discussion avec plusieurs banques. Nous avons engagé comme conseiller financier la Deutschbank, l’une des plus grandes banques en Europe. Nous sommes donc confiants, car c’est un projet qui tient la route financièrement et est intéressant pour les investisseurs. Ceux-ci aiment bien les projets d’infrastructure. Notre objectif est de financer le projet selon la formule du project finance.
Combien d’emplois le projet va-t-il créer?
Till Stenzel : Nous pensons que ce sera significatif. Par exemple, durant la phase de construction, il y aura plus de 1.000 emplois par an. Et une fois il est opérationnel, il y en aura au mois quelques centaines employés directement sur le site. Egalement, nous pensons que nous allons acquérir une grande partie des équipements en Tunisie durant la phase de construction, ce qui permettrait de créer des dizaines de milliers d’emplois.
Pourquoi le choix de Top Oil Fields comme partenaire tunisien pour votre projet?
Nous avons eu beaucoup de contacts pendant ces dernières années, et nous avons découvert ce groupe qui a l’enthousiasme et l’intérêt pour le secteur, les capacités industrielles, la volonté et les compétences requises pour nous assister dans un tel projet.
Quand comptez-vous démarrer la réalisation du projet et combien de temps prendra-t-elle?
Till Stenzel: Ce serait prématuré pour moi de vous donner des échéances et des dates. D’un point de vue technique, nous avons fait une grande partie du travail de base et serons de ce fait en mesure dans quelques années d’en arriver au point de pouvoir démarrer la construction. Pour l’instant, nous commençons le dialogue avec les autorités tunisiennes sur la façon dont ce projet pourrait s’insérer dans le cadre réglementaire tunisien. Mais je ne veux pas vous dire maintenant quelle sera l’issue de ces discussions, car je ne le sais pas.
Moncef Mahroug
webmanagercenter.com 06 Février 2012